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Les intouchables « vertueux »

  • Photo du rédacteur: MC Mendez
    MC Mendez
  • 31 mars 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 avr. 2022

Suite à mon article à propos du “Triangle dramatique”, avec en tête d’affiche, le bourreau, la victime et le sauveur, je souhaitais m’attarder sur ces deux derniers profils, et voir comment s'ils s'intègrent comme mode de vie, et même s'ils semblent être sacro-saints et vertueux, ils peuvent finalement être très limitatifs.



Personnellement j’ai été éduquée avec l’idée qu’une personne qui trime sans relâche, qui se met au service des autres, qui subit, et qui souffre est méritante, qu’elle n’est pas responsable de son malheur, qu’elle a de la valeur réside dans sa souffrance. J’ai donc développé une aptitude de sauveur et dans la difficulté j’ai aussi favorisé le rôle de la victime qui ne prend pas forcément en compte sa part de responsabilité. J’ai donc sans le savoir encouragé des comportements de bourreaux et de sauveurs autour de moi. Et je me suis retrouvée coincée pas mal de temps dans cette spirale parfois confortable et parfois atrocement douloureuse. Une chose est sur c’est que plus tard je me suis rendue compte que ces deux rôles montreraient tôt au tard leur limites.


Quand j’étais petite, vers 8 ans environ, j’ai gagné un concours de sport scolaire toutes classes et tous âges confondus. Nous avions passé des épreuves dans différentes disciplines comme la course à pieds, le lancé de balle, le saut en hauteur, le saut en longueur etc…




Le jour des résultats, nous étions tous réunis dans la cours. Ils avaient même prévu un podium typique à trois places. Le directeur a d’abord appelé le nom de l’élève qui avait gagné la 3ème place. Tout fier il est venu prendre sa place en affichant son plus large sourire. Puis le deuxième gagnant fut appelé à le rejoindre, ce qu’il fit sans se faire prier.


Puis vint le nom de la gagnante. Je vous avoue qu’à cette époque j’étais souvent dans ma bulle, l’air était chaud ce jour-là, il faisait beau et je regardais les ombres mouvantes des branches et des feuilles du seul arbre qui trônait dans la cours, quand un élève assis à côté de moi m’a donné un coup de coude et m’a dit : « Ben alors, c’est toi, non ? »

Je me suis levée tel un robot, perturbée et semi-consciente de ce qui se passait. Tout le monde applaudissait autour de moi, un bruit sourd mêlé au son de ma respiration qui devenait de plus en plus imposante. Tout ce que je voulais faire en cet instant était courir et me réfugier le plus loin possible, là où on ne me retrouverait plus. Surement il y avait erreur. Comment moi j’avais pu me retrouver à cette place de vainqueur qui n’était certainement pas la mienne !


Même en haut du podium, j’étais plus petite que mes deux acolytes qui maintenant saluaient les élèves tels des guerriers romains rentrés triomphants d’une grande bataille ! De mon côté, j’attendais qu’on se rende compte de la supercherie. Si on m’avait dit « ah non, pardon on s’est trompé, Marie-Caroline descend du podium, c’est Machin Truc qui a gagné », je crois que j’aurais inconsciemment été déçue, mais consciemment j’aurais été très soulagée, car une victime ne peut pas gagner ! Elle perd toute ça valeur, toute sa puissance, tout son mérite. « On ne s’occupe pas d’une gagnante ! »

Et là est tout le piège de succomber à ce rôle de victime car il nous maintient petit (à moins de devenir un martyr, mais le prix est alors cher payé !) et le sauveur est notre plus grand allié dans ce processus, il nous donne de l’importance et de l’attention tant qu’on souffre et qu’on reste dépendant de lui, il nous aide à rester victime !

D’autres évènements de ce genre se sont produits dans ma vie, étant aussi éduquée à faire de mon mieux quoi que je fasse, j’ai réussi des choses mais j’ai souvent eu un ressenti désagréable et coupable dans ces situations, jusqu’au jour où j’ai osé me souvenir qu’enfant j’adorais gagner, et j’y arrivais facilement ! Chose qu’on me faisait invariablement remarquer et pour laquelle on me réprimandait ! Je dis bien « osé me souvenir » parce que de là à revenir à mon statut de « winner » faut pas exagérer ! :-)


Et la manière que j’ai trouvé de renouer avec mon droit à la réussite (ce qui se traduit chez moi par : être humblement fière de mes accomplissements) c’est en m’éloignant du rôle de sauveur et de victime. De ne plus être dépendante de mes sauveurs et de ne plus faire dépendre « mes victimes » de mon soutien et de mon aide. Des approches d’ailleurs qu’il me fallait apprendre puisqu’un coach vise à aider l’autre à retrouver et développer son autonomie. Je n’étais pas encore Coach à l’époque mais il était grand temps que je prenne mes responsabilités, qu’elles soient source d’échecs ou de réussites.


Pour ce faire, j'avais besoin d'un dernier ingrédient, qui m'a pris beaucoup de temps à développer mais qui est essentiel à une telle transformation : Une fierté saine et une reconnaissance de soi. Heureusement, cela s'apprend. Comme tout nouveau comportement, il est inconfortable et gênant au début, mais avec le temps, il prend sa place et devient une seconde nature.


Aujourd'hui, j'en suis même venu à admirer les gens qui réussissent facilement ! Ces personnes qui font les choses pour le plaisir, qui sont sainement fières d'elles-mêmes et qui se donnent les moyens de faire ce qu’elles veulent avec respect. Je m'en inspire même ! Je les trouve maintenant fascinantes. Je ne porte plus de jugement sur elles, car je me suis autorisée à rejoindre le club. C’est qu’il fait bon vivre dans l’accomplissement humble mais assumé !



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