Il y a quelques années, le burn-out restait rare, et très incompris. Il était d’autant plus troublant quand il devenait fatal. Aujourd’hui c’est devenu quelque chose de courant. Qui ne connaît pas une ou plusieurs personnes qui ont succombé à cet épuisement mental, physique et émotionnel ? Bien que certains restent encore perplexes devant ce phénomène, il n’en reste pas moins que le burn-out est non seulement plus fréquent, mais il touche aussi une population de plus en plus jeune, et il se manifeste maintenant dans toutes les sphères de nos vies.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Des maux de tête, des douleurs musculaires, un ralentissement cérébral, des sautes d’humeur, un sommeil troublé et peu réparateur, des crises d’angoisses, une sensation d’être dans une spirale qui ne s’arrête jamais, un sentiment d’impuissance, une tension quotidienne et une impression de ne jamais vraiment respirer ou récupérer. La fatigue est d’ailleurs un signe majeur du burn-out, mais malheureusement elle peut être attribuée à beaucoup d’autres choses qu’à la source réelle du problème. De plus, quand on atteint le burnout, ce n’est plus de la fatigue, mais bien de l’épuisement.
Ayant vécu une expérience proche du burn-out j’éprouve énormément d’empathie pour les personnes qui le vivent, car il s’immisce progressivement sous des airs « de vouloir bien faire », « d’être responsable et efficace ». Des valeurs qui me parlent. Je suis d’autant plus sensible à cette condition qu’une personne de ma famille a fait un double burn-out (travail + vie personnelle) au point de mettre sa vie en danger. Le burn-out est dévastateur déjà à la base car il coupe la personne de ses ressources et capacités, et il peut aller encore plus loin et devenir potentiellement fatal s’il provoque en parallèle une dépression. Ce qui soulève la question : Qu’est-ce qui fait que nous puissions en arriver là ?
J’ai découvert le livre, « Guide du Burn-out – Comment l’éviter, comment s’en sortir » d’Anne Everard, grâce à une de mes coachées. Il y a bien sûr beaucoup de littérature sur le sujet mais, ce qui est intéressant ici c’est qu’Anne Everard a écrit l’ouvrage qu’elle aurait souhaité lire pendant son burn-out. Un livre facile à lire, qui va à l’essentiel et qui peut être lu à petites doses. Chose essentielle pour les personnes en épuisement. Donc si vous soupçonnez être candidat(e) au burn-out et que la fatigue se fait déjà sentir, la forme et la structure de ce livre pourrait bien vous convenir.
Le fond est tout aussi pertinent. L’auteur décrit clairement comment identifier un burn-out, ses causes et les personnes susceptibles d’y succomber. Elle apporte aussi des solutions concrètes, et aborde les étapes et changements indispensables à la guérison. La particularité de ce livre réside aussi dans le fait qu’il est truffé de témoignages qui illustrent les différentes formes possibles de burnout et de reconstruction. Une multitude d’opportunités de s’identifier ou de se reconnaître à travers les autres mais aussi de se déculpabiliser et de s’autoriser de nouvelles choses.
Car le burn-out est avant tout un ultime signal du corps qui vise à nous indiquer qu’il a dépassé ses limites depuis bien longtemps et qu’il n’est plus en mesure de continuer. Ce n’est donc pas un signe que la personne a fait preuve de faiblesse mais bien qu’elle a été très forte pendant beaucoup trop longtemps ! Le corps coupe les vannes pour éviter l’inondation, voire la noyade. Anne Everard compare d’ailleurs ce phénomène avec « des plombs qui sautent ». Les personnes en burn-out (les « burnies » comme elle les appelle) se sont progressivement déconnectées de leur corps et ont suivi la voix mentale, ignorant tous les signes de souffrance du corps et de l’être et à un moment donné, ils sont confrontés à un mur qui les arrête net ! Du jour au lendemain, le « burnie » se sent vide et impuissant. Impossible de démarrer une voiture qui n’a plus d’essence, et bien là c’est pareil, sauf qu’on a aussi épuisé toutes les pompes !
Qui est sujet au burn-out ? Selon Anne Everard : « Les personnes sujettes au burn-out ont tendance à se surinvestir, avec un sens des responsabilités très développé. Perfectionnistes, idéalistes et enthousiastes, elles se donnent corps et âmes et, surtout, négligent de se reposer ». Elles se donnent en effet « corps et âme » jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Si vous vous reconnaissez dans cette description et que vous savez très bien au fond de vous que vous tirez trop sur la corde depuis des années et qu’elle est sur le point de céder, lisez ce livre, prenez du repos et du recul. Éviter le burn-out sera plus efficace que d’attendre le couperet et de gérer ça plus tard. Se remettre d’un burn-out prend du temps, de l’introspection et un repos prolongé indispensable. Il nécessite aussi une réévaluation de ses priorités et de ses limites.
Le déni est très courant chez les « burnies ». Ils comptent tellement sur le fait d’être actifs, dynamiques et productifs que sans ça, ils se sentent inutiles et perdus. Qui sont-ils sans être actifs, dynamiques et productifs ? Ils se sont tellement identifiés à ces qualités qu'ils ne peuvent pas considérer qu'ils peuvent être aussi beaucoup d’autres choses. Tout s'effondre alors. Certains « burnies » vont même jusqu'à l’obsession du retour à la « normale » (surtout au début d'un burn-out), poursuivant sans relâche le statu quo. Paradoxalement, ils veulent à tout prix revenir au contexte et aux comportements qui les ont mis dans cet état d'épuisement au départ. La bonne nouvelle est qu'un être humain est bien plus qu'un ensemble de qualités, de compétences ou de valeurs. L'introspection et un suivi auprès d'une personne neutre permettront de révéler une vision plus large et plus complète de la personne.
D’ailleurs, en plus des visites régulières chez un médecin qui suivra l’évolution jusqu’à la reprise, un accompagnement avec un psychologue ou thérapeute sera sûrement conseillé, pour déposer, sans avoir à faire quoi que ce soit. Car au fond c’est le « trop-faire » qui est à la source du burn-out et le « plus-être ». Les premières étapes sont le repos et encore le repos, puis l’expression de ce qui se passe à l’intérieur. Au fur et à mesure on commence à comprendre là où on a perdu pied, là où on s’est perdu de vue, et on peut alors entamer un nouveau chemin et mettre en place des changements, tout ça de préférence dans un environnement des plus bienveillants.
Anne Everard se penche aussi sur le rôle que joue l’entourage des « burnies », la famille, les amis, l’employeur et les collègues. Comment leur expliquer ce qui se passe ? Comment leur communiquer vos besoins en cette période difficile ? Comment prendre de la distance avec eux sans se sentir coupable ? Des choses très importantes qui impliquent de pouvoir se recentrer sur ses besoins et de les communiquer clairement et sereinement aux autres. Une occasion précieuse pour les « burnies » de réapprendre à s’écouter et à effectuer des demandes claires.
En effet, le burn-out est encore souvent mal compris et même jugé négativement par certains. Cela pourrait provenir d'un manque d'empathie, d'un accès de jalousie en voyant quelqu'un "se la couler douce", ou simplement d'un manque de compréhension, qui sait. Si certaines personnes de votre entourage ne comprennent pas, laissez-les à leurs affaires et revenez à vous. Entourez-vous de personnes qui comprennent ou qui essaient de le faire. Parlez à d'autres "burnies" et partagez votre expérience et/ou laissez-vous guider par les stratégies et témoignages qui ponctuent ce livre très pratique et concret. Et si vous vous sentez l’énergie ou l’intérêt pour le sujet, n’hésitez pas à enchaîner sur d’autres ouvrages proposés dans le dernier chapitre « Pour en savoir plus ».
En attendant, prenez soin de vous. Écoutez ce corps qui parle et qui vous informe. Ses signaux ne sont pas là pour vous contrarier mais bien pour vous protéger. Prenez-en soin. Soyez vigilant par rapport à votre niveau d’énergie. Renouez avec vos besoins. Certaines choses nous nourrissent, d’autres nous vampirisent. Trouver le bon équilibre est indispensable à une santé mentale, émotionnelle et physique durable ! Remettez-vous au centre de votre vie, et choyez cette énergie vitale !
Douleurs musculaires, maux de tête, fatigue, trop dans le ' faire.'..tout ça ne me parle que trop (sans jeu de mots !) Et quand on est indépendant, on a l'impression de devoir encore plus 'tenir bon' car si pas de travail pas de rentrées. Quel cercle vicieux! De plus en plus de personnes sont en burn out professionnel malheureusement !