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Photo du rédacteurMC Mendez

Agir au lieu de râler

Que ce soit dans mes activités de coaching ou en famille et entre amis, les plaintes semblent souvent s’installer dans les conversations ou échanges. Même si je n'ai rien contre la plainte de temps en temps, je suis de plus en plus consciente du temps et de l'énergie que nous consacrons à nous plaindre plutôt qu'à agir en conséquence.



Il y a plusieurs années, je travaillais comme chef de projet pour des productions Internet ou vidéo. Nous avions l'habitude de jongler avec de nombreux clients et missions différents en même temps et dans des délais et des budgets très serrés. Le soutien de la direction était très rare et le travail assez stressant. Les occasions de se plaindre étaient donc nombreuses. Je me souviens passer toutes mes heures de déjeuner à me plaindre de tel ou tel projet ou de tel ou tel client ou tel ou tel manager.

Je me sentais bien sur le moment, comme si je m’affirmais en clamant mon opinion et mon mécontentement. Cela ressemblait aussi à un groupe de soutien, se plaindre avec les collèges créait une sorte de lien entre nous, mais au fil de nos débriefings et plaintes entre collègues, ainsi que nos revendications à la direction, rien ne semblait jamais changer et j'ai quitté ce travail déçue, avec l'impression d’être impuissante.

Ce n’est que des années plus tard que j’ai réalisé le pouvoir que j’avais, même dans des situations défavorables. Il y avait plusieurs choses en jeu dans mon ancien comportement. Si quelque chose n’avait pas de sens pour moi, rendait ma vie plus difficile ou n’était pas bien géré autour de moi, mon réflexe était de m'en plaindre et de me sentir frustrée ou indignée. Je dépensais beaucoup d'énergie là-dessus et ça s’est rarement avéré utile, à part un semblant de satisfaction sur le moment. Mais si je suis honnête, c'était épuisant.

Quand j'ai commencé à travailler pour la télévision bruxelloise BX1 en tant que voix off pour leur programme de prévisions météo, tout se passait très bien, je travaillais tous les matins entre 8h et 10h30 pour préparer le contenu, l'enregistrer et l'envoyer. Après 2 ans d’une routine impeccable, toutes sortes de travaux routiers et de rénovations ont commencer à se développer dans mon quartier et chez mes voisins. Le bruit que cela a créé était un gros problème car je ne pouvais pas enregistrer correctement dans ces conditions.

Au début, j'ai commencé à m'en plaindre et je clamais ma colère à qui voulait l’entendre de la malchance qui m’était tombée dessus. J'enregistrais entre les coups de marteau et de visseuses et je finissais dans tous mes états, juste à temps pour honorer ma deadline. C'était très désagréable.

Puis je me suis souvenue de quelque chose que mon thérapeute m'avait dit des années auparavant. Il m'avait dit: «Vous trouvez toujours des moyens pour régler les problèmes; vous êtes intelligente et ingénieuse. Vous mettez facilement ces compétences à la disposition des autres. Il est temps que vous les mettiez à votre service. » À l'époque, ces mots n'avaient pas vraiment pris leur place, mais ma situation les faisait résonner en moi.

Et si je croyais que j'étais vraiment pleine de ressources et que je pouvais résoudre les problèmes facilement, que se passerait-il alors? Il n’a pas fallu longtemps avant qu’un flux d’idées ne se précipite dans mon cerveau. Je pouvais aller voir les ouvriers et trouver un arrangement avec eux; ils essayaient aussi de faire leur travail après tout. Quand cela n'a pas fonctionné, j'ai pensé que je pouvais aussi commencer mon travail plus tôt, avant qu'ils ne commencent le leur. Et c’est exactement ce que j’ai fini par faire, cela signifiait que je devais me lever dès 6 heures du matin ou certains jours à 5 heures du matin. J'aurais pu commencer à m'en plaindre, mais quelque chose avait changé.


Au lieu de voir ce lever matinal comme une contrainte, j'ai commencé à le voir comme une victoire ! Un problème résolu, grâce à moi ! J'ai réalisé que croire en mes capacités était une chose utile, mais apprécier les résultats en était une autre tout aussi importante. Au lieu de me lamenter et de maudire les autres ou leurs actions, je faisais face à la situation et me félicitais par la même occasion.

Cela m'a mis dans une toute nouvelle dynamique. Depuis cette prise de conscience, je me plains rarement des choses, j'ai tendance à m'arrêter, à regarder une situation problématique et à déterminer rapidement ce qui est en mon pouvoir et ce que je peux faire dans ce contexte donné. Et si je parviens à résoudre le problème, je m'assure de me féliciter de m’être sortie d’affaire. C’est très gratifiant et bien plus satisfaisant et utile que de se plaindre !



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